La vie trépigne à la tombée du jour. Elle se fait belle. Elle attend. Elle sait qu’elle va briller de danses endiablées, elle sait qu’elle va flirter avec des espoirs enivrés. Elle va se voir grandiose dans un miroir mille fois trop grand, elle va se déverser dans des mirages grandiloquents. Et déjà la nuit arrive et avec elle cet esprit fou, qui la fait tournoyer sans répit au milieu d’idées un peu floues. Il lui dit que demain sera comme de la soie, qu’il glissera dans une onde sans fin au milieu de la joie, qu’elle aura tout et qu’elle saura, quelle voie prendre sans faux pas. Il lui dit “ma jolie, regarde comme l’eau est claire quand il fait noir, elle ruisselle sur ta route et elle te lave de tes doutes”. Demain, elle verra, lui dit-il, tout sera plus facile, demain elle verra, lui ment-il, tu seras moins fébrile. Mais demain frappe déjà. Demain est déjà là. Et Demain ne ramène, qu’un lendemain de fête. Des miettes de rêves jonchent le petit matin. Les chimères fatiguées s’étalent sur le soleil. Les illusions s’endorment, grotesques et avinées. La vie s’effondre à l’arrivée du jour.